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Africa Ghetto Revelation

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Jean Habib DIEDE: Le virtuose ivoirien du saxophone se dévoile

Publié par SAIDICUS LEBERGER sur 23 Octobre 2013, 16:54pm

Catégories : #INTERVIEW

Jean Habib DIEDE: Le virtuose ivoirien du saxophone se dévoile

Depuis quand faites vous la musique ?

Jean Habib Diede: Je me nomme, Jean Habib DIEDE, je suis auteur compositeur saxophoniste, je fais la musique depuis 1989. J’ai commencé d’abord avec la trompette, et c’est depuis 1998 que je suis venu au saxophone.

Quelles sont les difficultés que vous aviez traversées durant votre parcours musical ?

Il faut dire qu’étant instrumentiste, les difficultés ont été vraiment nombreuses. Les difficultés et les frustrations ont été notre lot quotidien. Nous sommes obligés de bosser beaucoup pour satisfaire l’artiste que nous accompagnons très souvent, il faut toujours travailler dur pour pouvoir jouer dans des clubs afin de supporter les difficultés quotidiennes et assurer la pitance.

Les difficultés étant le lot quotidien des ivoiriens, les instrumentistes ne sont pas bien vu. Comme nous, nous aimons la musique et voudrions maintenir le cap musical, telle que soit les difficultés nous n’avions pas voulu baisser les bras. Nous voudrions relever le défi et porter très le flambeau de la musique ivoirienne en rivalisant avec les musiciens de la sous région : les musiciens togolais, ghanéens, maliens, burkinabés et les nigérians. Tel que soit nos difficultés, nous répétons au moins huit heures par jour pour espérer avoir un ‘’Gombo’’.

Est-ce vous pensez vivre normalement avec la pratique de la musique du jazz en Côte d’Ivoire ?

Spirituellement, je peux répondre oui parce que la musique m’a permis d’avoir une grande confiance en moi. Imaginez un peu : quand je compose un œuvre musicale, je vais chercher très loin dans mes capacités intrinsèques. Et quand j’arrive à maîtriser parfaitement le sujet, j’en tire une grande satisfaction morale et spirituelle. Une joie immense et indescriptible envahie tout mon corps. La musique me procure un sentiment de joie immense et de plénitude. Cette assurance qu’elle me procure m’a permit de bien m’insérer dans la vie quotidienne. C’est à cause de la musique et à Dieu que j’ai pu intégrer la police nationale de Côte d’Ivoire dans la section ‘’Musique’’.

Je peux affirmer haut fort que la musique me permet de vivre. Mais, je plains les autres instrumentistes comme moi qui vivent la grande galère parce qu’il n’y a pas en Côte d’Ivoire une politique d’aide et d’insertion des instrumentistes.

A la télévision Nationale (RTI), les instrumentistes ne sont pas bien vus. Tous les concours qu’on organise valorisent plutôt les chanteurs et non les instrumentistes. Comment vous pouvez comprendre que des musiciens qui font des vingtaines d’années d’étude d’instruments et d’analyses harmoniques. Sachez qu’un musicien qui fait des études d’analyses harmoniques a le même niveau qu’un mathématicien qui a fini ses études. Mais, malheureusement, le musicien est mal vu dans la société lorsqu’il se présente dans la société. Les gens ont tendance à croire malheureusement que les musiciens sont les derniers de la classe. Comme vous le constatez, ce n’est pas facile d’être un instrumentiste surtout en Côte d’Ivoire. Mais, sachez que dans les pays comme le Togo, le Bénin, le Ghana, les instrumentistes s’en sortent très bien et la société dans laquelle ils vivent, leur voue un grand respect.

En Côte d’Ivoire, ce n’est pas du tout facile avec la médiatisation à outrance de la musique urbaine, les ivoiriens sont portés sur la facilité et tout est difficile pour les instrumentistes. Moi, qui vous parle, je fais la musique parce que je l’aime. Oui, c’est vrai. La musique m’a permit d’avoir une place dans la société et je ne peux donc pas l’abandonner et voilà pourquoi, par amour et par la grâce de Dieu, je continue de la faire telle que soient les difficultés.

Jean Habib DIEDE: Le virtuose ivoirien du saxophone se dévoile

Quels sont les genres de musique que vous pratiquez ?

Etant saxophoniste, ma musique de prédilection, c’est le Jazz.  Après cette musique vient le Gospel  parce qu’avant tout, je joue la musique pour louer mon Dieu. Sachez que je joue également à l’église et je continue mon travail de musicien de manière quotidienne. Je pratique toutes sortes de musique et c’est pourquoi, j’accompagne régulièrement des musiciens quand ils sollicitent mes services tels que : Tiken Jah Fakoly que j’ai déjà accompagné deux fois à Bamako (Mali), Jos Kezo, Mamadou Koko Dembelé  et bien d’autres que je ne peux citer ici car la liste est très longue. Sachez que je suis aussi un requin de studio.

La musique Jazz nourrit-elle son homme en Côte d’Ivoire ?
Je n’y crois pas du tout, Mais, moi, spirituellement, le jazz me nourrit, parce que lorsque je joue avec toutes ses années de pratiques musicales, je me sens heureux et fier. La musique jazz me procure une joie immense et indescriptible. Sachez que lorsque je fais une semaine sans toucher mon instrument, je deviens désagréable et invivable même à la maison. Tout simplement pour dire que la musique me permet de vivre, d’exister et d’être heureux même si financièrement ce n’est pas facile. 

Jean Habib DIEDE: Le virtuose ivoirien du saxophone se dévoile
Jean Habib DIEDE: Le virtuose ivoirien du saxophone se dévoile

Jean Habib DIEDE né le 27 Mars 1972 à Bouaké d’un père et d’une mère ménagère, a connu une enfance difficile.

6ème des enfants de sa mère, il naît au moment où les relations entre ses parents n’étaient pas au beau fixe. Pour la classe de CP1, il se retrouve à Kokolopozo Dioulabougou dans la région de Sassandra chez le grand frère de sa mère. Ce qui faisait déjà son 3ème tuteur à 6 ans. Cette étape lui permis de connaitre déjà le Seigneur Jésus Christ car cet oncle était un fervent chrétien.

Apres le CEPE, il rejoint son grand frère Diego trompettiste –chanteur chez les Ziglibitiens d’Ernesto Djédjé à Abidjan.

Il commence à admirer la trompette mais son ainé s’oppose à son désir de jouer à cet instrument. Apres la classe de 3ème il décida d’apprendre à jouer à la trompette tout seul et vu sa détermination, son frère devenu gendarme donc à l’orchestre de la gendarmerie, décide aussi de lui apprendre à jouer correctement à cet instrument; nous sommes en 1989. Alors qu’il faut dix ans d’apprentissage, lui six mois après il se retrouve simultanément dans deux orchestres ; le zouk-union sous la direction d’un certain Danon et l’orchestre d’Adjamé pour radio vacances sous la direction de Mini Bass. Alors bossant çà et là avec même les partitions de l’orchestre de la gendarmerie.

En 1990, l’orchestre de la commune du Plateau le recrute et dans cet orchestre, il bénéficie d’une bourse de feu le maire Edmond Basque dit ZOPERO (un père pour tous les jeunes du plateau à cette époque), et s’inscrit à l’INSAAC au conservatoire en 1991. Apres le test d’entrée, il commence le conservatoire directement en 2ème année. Comme professeurs : Atta Kouassi (chef de l’orchestre de la RTI) pour la trompette, William Jacob pour la théorie et le solfège et un autre pour l’harmonie dont il oublie le nom, jusqu’en 1994.

Il devient très vite un requin.

Jean Habib DIEDE: Le virtuose ivoirien du saxophone se dévoile

Les albums les plus connus auxquels il a participé:

  • Générique des parures de chez nous à la RTI (Télé) de (Tiburce Koffi et Afri- loue Eugene)
  • Missiri et Mangecratie (Tiken Jah Fakoly)
  • La vacherie (Francois Kency)
  • Temps lumière (Tangara Speed Ghoda)

Artistes accompagnés dans la sous-région en studio :

  • Moustapha Tiombiano du Burkina Faso
  • Mamadou Koko Dembélé du Mali
  • Kerfala Kanté de la Guinée Conakry
  • Et la plupart des artistes de Alpha James (SIAR Production guinée Conakry)
Jean Habib DIEDE: Le virtuose ivoirien du saxophone se dévoile

Quelques concerts et émissions :

  • Massa 1995 (Tangara Speed Ghoda)
  • Caravane de l’Unité Nationale d’Alpha Blondy avec le groupe Dimension en 1995
  • Podium 1994 avec le groupe Témoin et Auteur du morceau imposé; ''Amien vla'' des

Black-Devils

  • Dimanche Passion avec Bailly Spinto

En 1996, il est brillamment admis aux deux concours de recrutement de Musiciens et de la police et de la gendarmerie. Pour des raisons qui lui sont propres, il opta pour la Musique de la police. Après sa formation de 2 ans a l’École Nationale de Police, il décide de s’essayer au saxophone. L’appétit venant en mangeant, il prend goût au son du saxophone et décide d’adopter cet instrument abandonnant du coup la trompette, ce qui eu pour conséquence de l’éloigner momentanément de la scène.

Après un travail acharné, il parvient là encore à dompter le saxophone. Il commença à fréquenter des saxophonistes comme feu Manu Yodan son mentor et Theo Sax.

Jean Habib DIEDE: Le virtuose ivoirien du saxophone se dévoile

Vu ses progrès son mentor feu Manu Yodan lui céda son contrat à l’hôtel Ibis Plateau où il resta de 2001 à 2009. Tiken Jah Fakoly qui se rend compte des progrès de son ancien trompettiste au saxophone l’appelle deux fois de suite pour l’accompagner à ses concerts à la biennale de la culture du Mali et aux KUNDE D'OR et à Bamako en 2003.

Durant toutes ces années, J-Habib DIEDE compose, interprète et écrit une centaine de morceaux dont cette galette de 8 titres intitulée : ‘’Trompettes de Jéricho’’ avec son groupe’’ les TIEMESSON’’ qui signifie en Guéré les sept tribus pour faire tomber la muraille de Jéricho. En effet, dans Josué 6 verset 4a 5 : Sept sacrificateurs porteront devant l’arche sept trompettes retentissantes ; le septième jour, vous ferez sept fois le tour de la ville, et les sacrificateurs sonneront des trompettes.

Quand ils sonneront de la corne retentissante, quand vous entendrez le son de la trompette, tout le peuple poussera de grands cris. Alors la muraille de la ville s’écroulera, et le peuple montera, chacun devant soi.

Alors c’est pour faire tomber par la grâce de Dieu de l’univers, père créateur du ciel et de la terre, les murailles que nous rencontrons dans nos vies que les trompettes retentissent dans notre Jéricho à nous. Peuples du monde entier, poussez donc des cris et avançons pour un monde meilleur, une vie de victoire, de prospérité, d’amour agapê, d’épanouissement, une vie comblée, une vie bénie.

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